Abstract:
L'architecture et le développement de la plante et du couvert végétal peuvent contribuer au contrôle de maladies aériennes en créant un environnement moins favorable au développement des épidémies. Ce contrôle implique la modification des conditions microclimatiques dans le couvert (durée d'humectation des organes, température), de l'évolution de l’âge des tissus et leur transition vers la sénescence (sous l'effet de l'ombrage, de la maturité, et de différents stress dont celui provoqué par la maladie), et de la dispersion des spores du pathogène entre organes d'une même plante et au sein du couvert. Une démarche basée sur l'approche complémentaire d'expérimentations agronomiques en conditions parcellaires et en conditions contrôlées, et de la modélisation couplée du développement de la plante et de l'épidémie, permet d'identifier les traits architecturaux clés susceptibles de moduler ces processus.
Le contrôle génétique de ces traits d'architecture et de développement repose sur des gènes majeurs et des QTL qui souvent colocalisent avec des gènes ou des QTL contrôlant des composantes de résistance partielle. L'étude de populations en ségrégation (lignées recombinantes et populations issues de croisements biparentaux, lignées quasi isogéniques recombinant spécifiquement dans les intervalles de confiance de ces QTL, mutants aux gènes majeurs d'architecture) permet de tester les hypothèses d'une part de liaison génétique entre gènes/QTL d'architecture et gènes/QTL de résistance, d'autre part d'effet pléiotrope du gène/QTL d'architecture sur l'expression de la résistance partielle.
Des exemples issus des pathosystèmes Ascochytose/Pois et Mildiou/Pomme de terre montrent comment le levier de l'architecture de la plante et du couvert est susceptible d'être utilisé en complément éventuel de la résistance et d'autres stratégies de lutte pour le contrôle d'épidémies aériennes.